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Intro

Introduction et plan de cours

Préhistoire et Antiquité


Plan du dolmen avec cairn de l'île Brunec, dessiné lors des fouilles par Marthe et Saint-Just Péquart6.

Au Néolithique
le niveau des océans étant plus bas que ce qu'il est aujourd'hui, la
zone de l'archipel des Glénan n'est pas insulaire. Au quatrième
millénaire avant Jésus-Christ, un dolmen à couloir est érigé au nord de
l'île de Brunec et des sépultures sont disposées à Saint-Nicolas, Drenec
et Bananec. Cette population d'agriculteurs a probablement laissé
d'autres traces que l'élévation du niveau de la mer (6 mètres en 5000 ans) a détruites. Le tertre de Brunec fait l'objet de fouilles en 1926 mais celles-ci révèlent que le tertre fut déjà visité et dégradéLe Maître 1.

En 1888, deux tombeaux contenant des urnes cinéraires sont découverts par les gardiens de l'île aux Moutons. On retrouve de nombreuses sépultures préhistoriques sur l'île du Loc'h. En 1921, une fouille dirigée par le commandant Bénart et le lieutenant de vaisseau Massé met au jour sur l'île du Loc'h un tas de cendres et de charbons posé sur une dalle qui évoque des rites de crémation antérieurs au christianisme. En 1976 un incendie de végétation fit apparaître trois petits cairns sur l'île de Penfret7.

Les îles ont été occupées à l'époque gallo-romaine, comme en attestent les amphores, pièces de monnaie et autres traces retrouvées sur l'île aux Moutons et sur l'île Saint-Nicolas.

18 barrages de pêcheries anciennes, datant de la Préhistoire, de
l'Antiquité ou du Moyen Âge, servant de pièges à poisson, ont été
identifiés dans l’archipel des Glénan8.


Moyen Âge

Le roi Gradlon aurait donné les îles de l'archipel aux moines de Saint-Gildas-de-Rhuys ; ils en revendiquent la propriété depuis l'an 399, mais aucune trace de cet acte n'a été conservé9.

Au XIIIe siècle un prieuré a été édifié sur Saint-Nicolas, donnant ainsi le nom du saint très vénéré par les marins au Moyen Âge.[réf. nécessaire]

Au Moyen Âge l'archipel est une possession de l'abbaye de RhuysLe Maître 2. En 1502-1503, les moines bénédictins se font confirmer leur possession par la duchesse Anne et le roi Louis XII. En 1633, Henri de Bruc
(alors abbé de Rhuys) trouve un locataire pour l'archipel. Claude
Desbrosses restera jusqu'en 1637 payant 40 livres par an. Il sera suivi
en 1651 par Pierre Levesque. Dans les années qui suivent l'abbé de Rhuys
est en retraite à Saint-Germain-des-Prés, l'abbaye de Rhuys nécessite quant à elle des travaux. Ainsi, des biens propriétés de l’abbaye sont mis en vente. Le , Nicolas Fouquet (surintendant des finances du Royaume de France)
se porte acquéreur de l'archipel. Les moines, souhaitant faire monter
le prix, s'opposent à la vente. Un accord est trouvé le 17 août, mais
Fouquet est arrêté le 5 septembreLe Maître 3 ; finalement, l'archipel reste propriété de l'abbaye jusqu'à la Révolution française.

La plus ancienne carte mentionnant les îles remonte à 1313 dans l'atlas maritime de Pierre Vesconte10, où l'archipel figure sous le nom de grana. En 1466 elles sont nommées Glaram et c'est en 1585 qu'elles deviennent Gleran.

Époque moderne

Un abri de corsaires et de pilleurs d'épaves

L'archipel constitue un abri intéressant pour les corsaires pratiquant la guerre de course.
Dès lors qu'une guerre est déclarée, des forbans viennent se cacher
dans ces îles. Différentes actions sont entreprises pour tenter de
déloger ces marins de l'archipel, notamment par Pierre Mauclerc.
En 1481, cinq navires sont armés avec 525 hommes pour « nettoyer la
côte ». Les corsaires des Glénan ne prennent pas pour cible les gros
convois armés, mais les barques de marchand. En 1647, cinquante navires
sont ainsi rançonnés par des pirates de Biscaye. Guy Autret, seigneur de Missirien, qui habite le château de Lézergué près de Quimper, écrit le  :
« Je vous diray pour nouvelles plue neuf. ou dix .vesseaux pirates
espagnols et biscaïens infestent nos costes maritimes depuis 4 à 5 mois,
ont prins de nos bouques marchandes et déprédé plus de 50 navires, sans
que les vesseaux garde-costes entretenus du Roy y aye doné auceun
ordres. Ses pirates en nombre de 9 auaient leur retraite en vne isle
nomée Glelan située à 3 lieues de la terre ferme deuant les ambouchures
de Conquerneau et de Benodet et la coste de Cornouaille. » L'année
suivante, le marquis de Kerjean René Barbier décide de chasser ces corsaires11.
Il trouve des navires ancrés proches de Penfret, il en coule trois, en
arraisonne trois et chasse les trois autres. En 1688, la guerre reprend
entre la France et l'Angleterre. Des corsaires de Guernesey descendent jusqu'aux Glénan. Le la flotte royale est attaquée. Les pêcheurs de Locmaria fréquentent l'archipel, ils fournissent les corsaires en vivres diverses pour continuer à travaillerLe Maître 4. En 1778
encore, comme à chaque fois qu'une guerre éclate entre la France et
l'Angleterre, des corsaires anglais arraisonnent et pillent les navires
dans les parages des Glénan, et à nouveau pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire, participant alors au blocus continental.

Le duc d’Aiguillon écrit le
au ministre de la Marine : « Les Glénans, Monsieur, sont un assemblage
de plusieurs petites îles et de roches qui forment de bons havres pour
les barques, où les corsaires peuvent être à couvert de tous les vents
et s’y tenir sans être vus de la côte. Ils y avaient fait un
établissement pendant la dernière guerre, d’où ils couraient sur toutes
les barques qui sortaient des rivières de Quimper, Quimperlé, du port de
Concarneau, etc., etc., et sur celles qui faisaient le cabotage de
Brest au Port-Louis et à Nantes. Ils firent un tort immense au commerce,
à la pêche, et enlevèrent une quantité prodigieuse de matelots »11.

L'archipel et les roches l'environnant provoquent de nombreux naufrages, et les récits abondent de nombreuses fortunes de mer au fil des siècles, qui sont une providence pour les îliens ; par exemple La Madeleine de Cherbourg, chargée d'eau-de-vie,
qui s'est réfugiée dans la "Chambre" est précipitée sur les rochers de
l'est de l'île Saint-Nicolas par des vents violents dans la nuit du 29
au et son équipage (le mousse s'est noyé) a beaucoup de mal à préserver l'épave des pilleurs.

En 1732, un navire hollandais, le Clasapris,
« d’environ cent tonneaux, toucha sur les rochers au sud des Glénans ;
deux hommes furent noyés, le capitaine et deux matelots purent en
nageant atteindre les îles, ils étaient à bout de forces et entièrement
nus. Le navire vint plus tard à la côte et les pêcheurs s’emparèrent de
tout ce qu’ils purent enlever, vêtements ou provisions, et il fallut
l’intervention de la femme du fermier des Glénans pour obtenir qu’il fût
laissé aux naufragés un simple suroit. » À la suite d’une enquête faite
par l’Amirauté de Bretagne, les Îliens compromis durent rembourser11.

En 1746, pendant la guerre de Sept Ans, la frégate française Marquise de Toumy, commandée par le lieutenant Jacques de Mary, prend à l'abordage la frégate anglaise Benjamin qu'il conduit à Bénodet ; le par contre, la barque La Françoise, de Noirmoutier, chargée de vin, qui se rendait à Bénodet, doit s'échouer dans l'anse du Lorc'h en Névez
pour échapper à un corsaire anglais qui est finalement repoussé avec
l'aide des habitants qui tirent sur lui, mais... s'apprêtent ensuite à
le piller en vertu de la coutume du droit de bris,
ce que le capitaine parvint à éviter en mettant en perce une barrique :
une fois les habitants ivres-morts, il parvint à se déséchouer et à
repartir. Le , un caboteur de Pont-l'Abbé doit à son tour s'échouer volontairement près de la mer Banche car il a été pris en chasse par un corsaire anglais près de l'île aux Moutons12.

La Dame Regineau, un navire suédois de Wismar, qui fait naufrage aux Glénan le , mais dont l'épave dérive sur la côte continentale jusqu'à Trégunc, est également pillé :

« Au long de la côte était une multitude de personnes de différents
sexes, hommes, femmes et enfants, au nombre de trois cents personnes,
presque toutes ayant des brocs, pots ou autres vases, et plusieurs armés
de haches et bâtons, auxquelles nous avons représenté que le port de
pareilles armes ne leur était point permis et annonçait de mauvais
desseins sur ce bâtiment. Mais inutilement les avons requis de se
retirer, même d'emporter leurs pots et autres vases, et sur ce que nous
avons demandé les noms du procureur terrien de la paroisse de Trégunc,
des gardes-côtes et des officiers, ces gens nous ont répondu qu'ils
étaient absents de la paroisse. Et autour de la coque du bâtiment nous
avons vu cinq chaloupes qui en retiraient des barriques, lesquelles nous
avons fait héler pour se rendre à terre, à quoi elles n'ont porté aucun
état et ont mis à la voile faisant route vers les Glénan13. »

Mais les îliens se portent aussi parfois au secours des navires en difficulté, par exemple lors du naufrage de L'Étiennette, de Saint-Brieuc, le ou de la frégateLa Royale, qui fait naufrage sur les roches Les Pourceaux le , mais dont la cargaison est récupérée et transportée jusqu'à Concarneau7.

Le XVIIIe siècle